Cette semaine, les stagiaires de la spécialisation génie végétal ont eu à répondre à une problématique d’érosion d’envergure sur les terres agricoles du département de l’Ain. Missionné par la Chambre d’agriculture, nous avons tenté de mettre en valeur notre expertise dans le domaine. En effet, la gestion du bassin versant (ici agricole) est une base inéluctable pour la bonne santé des milieux aquatiques. Au-delà, nos futurs encadrants techniques auront très certainement à convaincre des acteurs parfois antagonistes à travailler ensemble. En effet, la lutte contre l’érosion sur un bassin bénéficie à de nombreux protagonistes.
L’érosion peut être un phénomène lent et rester imperceptible. Il peut aussi se produire à un rythme préoccupant dans certaines zones à risque lors des périodes très pluvieuses (automne et/ou printemps) et causer alors de terribles pertes de terre par arrachage des particules du sol.
Le rendement des cultures est directement affecté par l'appauvrissement du sol en éléments nutritifs et son amincissement. L'érosion peut également emporter les semences et arracher les plantes ou encore les recouvrir par un dépôt de sédiments. Le ravinement (cavité résultant de l'érosion) devient aussi une gêne sérieuse pour les passages d'engins agricoles. Plus en aval, l'érosion est susceptible de déposer de la terre sur les routes, vers les habitations et dans les réseaux de collecte des eaux pluviales. Les accidents et les dégâts provoqués peuvent alors avoir un impact économique pour les particuliers et les collectivités. Mais surtout, l'érosion engendre le transfert de polluants (fertilisants, hydrocarbures, produits phytosanitaires, etc.) et de sédiments fins contribuant ainsi à la pollution des cours d'eau (le colmatage des frayères notamment).
La Petite Gonthière sort de nouveau son génie de sa boîte ! Par des techniques de phytoremédiation (seuils et fascinage), les équipes de la spécialisation génie végétal réalise dans les ravines des micro barrages appelés seuils qui vont retenir les sédiments afin de remplir les cavités. Les sédiments seront alors colonisés naturellement par la végétation spontanée lors du printemps. Par la même, en pleine parcelle, après un repérage des flux érosifs, les fascines (ou fagots) vont bloquer les sédiments arrachés ou soulevés par les érosions éoliennes et hydriques.
Ce genre de partenariat est une aubaine pour nos professionnels en herbe qui interviennent partout, tout le temps grâce à un niveau de technicité à faire pâlir un ingénieur… Le tout avec des techniques ancestrales remises au goût du jour.