Bagage de bécasses & prospection de grands ducs d'Europe : Les bac pro Gestions de Milieux Naturels et de la Faune (GMNF) enrichissent leurs compétences de professionnels naturalistes à travers des AES...
Comment s’assurer que les élèves du bac pro GMNF sortiront de leurs 3 années de bac avec un CV de professionnel et les compétences qui leur permettront de se démarquer de leurs concurrents lors de leur entrée dans le monde du travail ?
Cette interrogation résume à elle seule la question la plus importante que doit se poser tout formateur à la MFR de la Petite Gonthière. C’est à partir de cette réflexion qu’un moniteur s’est demandé un jour comment optimiser toujours plus l’acquisition des compétences naturalistes de nos jeunes. Comment renforcer encore plus les acquis que formateurs et maîtres de stage transmettent à nos étudiants ?
De ce questionnement et d’un long travail personnel, puis d’équipe est ainsi né le système d’Activités Extrascolaires Supervisées (AES). Le principe est simple : Pousser les jeunes à enrichir encore leur formation, en dehors des temps de stage, en participant à des activités naturalistes (formations, prospections, animations, chantiers volontaires) auprès des différents acteurs de la filière de la Gestion des Milieux Naturels et de la Faune.
Lorsqu’il a proposé l’idée, on lui a souvent rétorqué : « Impliquer et faire déplacer les jeunes le week-end ? Difficile… » ; « Suivre correctement leur implication ? Impossible… ».
Et pourtant aujourd’hui, tous les élèves du bac pro GMNF participent chaque année scolaire à au moins 2 (voire plus) AES pour enrichir toujours plus leur CV.
Un dossier plus complet sur les AES verra prochainement le jour. Aujourd’hui, nous souhaitons simplement mettre en valeur l’implication de ces jeunes naturalistes qui, aiguillés par leur formateur, prennent sur leur week-end, même sous la neige, pour aller vivre pleinement leur passion et leur formation.
Vendredi, il est 16H15 quand Julien et Corentin quittent la MFR.
Si vous nous suivez, vous connaissez déjà Corentin par le biais de ces excellents stages. Rencontrez aujourd’hui Julien, son binôme éternel. C’est chez ce dernier que les deux amis se rendent en partant de la MFR une heure plus tôt pour aller assister à une AES de qualité.
Encadré par un technicien de fédération de chasse, connaissance personnelle de Julien, nos deux gaillards ont dû très rapidement braver le climat et une tempête de neige pour mener à bien leur activité.
Formés à travailler en extérieur par tous les temps, cela ne les a bloqués en rien. Armé de lampes prêtées par leur formateur de la MFR, ils ont persévéré. Climat n’aidant pas, le bilan est maigre : Une bécasse sera attrapée, baguée et relâchée.
L’expérience est pourtant réelle : L’activité servait au suivi bécasse dans le Rhône. Les bagues, avec un numéro unique, permettent de savoir si les spécimens attrapés reviennent chaque année dans les mêmes lieux. Cependant, la bague est également internationale et permet de suivre des individus à l’échelle européenne. Un réel outil scientifique pour améliorer la connaissance de l’espèce et de sa migration. Et un vrai plus pour ces deux élèves qui n’auraient certainement pas eu l’occasion de découvrir en stage cette pratique scientifique pointue, habituellement réservée aux BTS et aux thésards.
Une fin de semaine aussi conviviale qu’enrichissante.
Le lendemain, aux dernières heures du jour, Lucie et Alyzée sont sur le pied de guerre.
Equipée comme des naturalistes professionnelles, jumelles à la main, elles ont rendez-vous sur la commune de Pontcharra avec un technicien de la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) pour une prospection au hibou Grand Duc à Saint-Forgeux.
Fer de lance du naturalisme en France, cette association centenaire présente dans tous les départements est l’acteur principal du suivi naturaliste des espèces menacées. Leur action très large couvre la prospection, la sensibilisation, parfois la gestion.
Encadrée par un ornithologue expert, Lucie et Alyzée ont ainsi pu s’initier aux techniques de prospection de ce rapace nocturne qui chante puis prend son envol au crépuscule : Observation à la jumelle, écoute du chant, recherche éventuelle de pelotes de réjection au pied du nid pour confirmer la présence… Les données récoltées servent à alimenter des atlas et des cartes régionales de populations.
Pour ces deux passionnées de la faune qui se destinent au soin animalier, rien de tel qu’une sortie de la sorte pour améliorer leur connaissance des espèces, se faire connaître dans le réseau naturaliste rhodanien et simplement prendre plaisir le week-end à observer l’un des plus majestueux rapaces de notre pays.
Si ces deux binômes ont réalisé des AES d’une qualité certaine, ils sont nombreux à longueur de semaine à se déplacer dans toute la région à la rencontre de multiples acteurs. A travers l’exemple de nos deux binômes (Prospection avec la LPO ; bagage avec une fédération de chasse), on réalise aussi que les AES permettent aux apprentis GMNF de fréquenter tous les milieux culturels des utilisateurs et des professionnels de la Nature. Une ouverture nécessaire à des aspirants gestionnaires dont le métier sera aussi de savoir concilier les points de vue de tout le monde.
Rendez-vous au printemps pour la prochaine saison des AES