A peine rentrés, les tout nouveaux Terminales GMNF ont terminé leur première session par une sortie incontournable du cursus : Celle du brâme du cerf.
Nos lecteurs fidèles le savent, nos élèves voient du paysage !
La promotion de Terminales du bac pro Gestion des Milieux Naturels et de la Faune entrée à la MFR en 2017 en aura vu depuis 2 ans : Zones relictuelles et dunaires de Camargue en 2nde, massif du Vercors chargés de conifères et d’histoire en 1ère.
Dernièrement, le mois de juin fut ponctué d’une sortie de fin d’année scolaire atypique : 3 jours en montagne durant lesquels le programme était clair : en donner pour tous les goûts à une promotion qui nous avait prouvé l’avoir mérité.
Randonnée dans les Alpes, jusqu’à un refuge perché au-dessus de la vallée d’Aussois.
Affût et photographie de marmottes pour les amoureux de l’objectif
Escalade de sommets pour les randonneurs aguerris, descente en VTT pour les taquins de la pédale
Pêche en torrent et en lac de barrage pour les adeptes de l’hameçon
Via-ferrata sur les parois rocheuses qui surplombent la rivière et la cascade d’Aussois pour les drogués de sensations fortes
Une expérience d’autant enrichissante pour une promotion qui entretient avec la Nature des liens aussi divers que les richesses que celle-ci fournit à ses passionnés. Chacun y a trouvé son bonheur.
Avec une fin d’année aussi riche, le début de la suivante n’aurait pas pu commencer plus en douceur, car quand un groupe d’élève prend ce que les enseignants et le fonctionnement de la MFR ont à lui apporter, ça ne motive que d’autant plus à lui transmettre davantage.
Ainsi, à peine rentrés, les anciens premières et tout nouveaux Terminales GMNF ont terminé leur première session en grimpant dans l’autocar, direction la haute vallée de l’Allier. La sortie n’était pas prévue mais la Nature ne s’attend pas. Aussi, puisque les cerfs avaient commencé à prendre chaud plus tôt qu’à l’accoutumée, il a été nécessaire de chambouler un peu les plannings pour organiser une sortie incontournable du cursus : Celle du brâme du cerf.
Après un trajet fastidieux, les élèves arrivent sur le site et montent le bivouac à la nuit, sur le terrain de parents d’ancien élève qui nous accueillent généreusement. A peine le temps de manger autour d’un feu de camp improvisé qu’il faut enfiler les tenues d’affût et se laisser guider par Franck et les formateurs. L’approche sera courte et à peine le premier plateau gravi, les chants du brâme commencent à résonner comme une symphonie à travers la vallée. Un spectacle que les jeunes apprenants GMNF apprécieront de 22heures30 à 2heures du matin pour les plus hardis, baignés dans la lumière de la pleine Lune reflétée sur un Allier tranquille.
La nuit sera courte, car dès les premières lueurs du jour sorties, ce sont des élèves qui viennent secouer les tentes des formateurs : La Nature n’attend pas.
Pêche à la mouche dans les remous de l’Allier pour certains, poursuite des mêmes cerfs que la veille, appareil photo à la main pour d’autres. Quant au plus fatigables, simplement s’assoir au bord de la rivière, les pieds dans l’eau et profiter d’un cadre sans bruit autre que celui des insectes, sans odeur autre que celle des forêts.
Des élèves sortis jusqu’au milieu de la nuit, dans une cambrousse épaisse. Des groupes d’activités répartis aux 4 coins d’une vallée. Voilà qui a requis une organisation de toute rigueur pour assurer le bon déroulement des opérations et la sécurité de tous.
En effet, une telle sortie n’est possible qu’avec la mobilisation de tous les acteurs de l’éducation des jeunes bac pro GMNF de la MFR. De par son statut d’association, notre Maison Familiale réuni en son sein des formateurs, un réseau d’anciens mais aussi des familles et des maîtres de stage représentés dans son Conseil d’Administration.
L’année scolaire s’est ouverte avec une forte redynamisation de ce Conseil, l’intégration de nombreux nouveaux membres et l’apparition d’une dynamique de projet qui témoigne de l’implication des adultes dans la formation des jeunes et la passation de nos valeurs rurales.
Loin d’être une seule assemblée de palabres, la MFR et son Conseil tire le meilleur de son système et c’est avec l’intervention de tous les acteurs que la sortie a pu se faire.
Parmi les accompagnateurs, on trouvait notamment 2 formateurs (Pilote de pôle Bac Pro & formatrice d’écologie), l’animatrice (car tous les corps de métier de la MFR font partie intégrante de la formation).
Ajoutons à cela la présence de deux invités d’honneur : Florian, 20 ans, ancien élève du Bac Pro GMNF, aujourd’hui travailleur du secteur rivière et membre du conseil d’administration ; et celle de Christophe, ancien parent d’élève, ancien stagiaire en formation adulte de la MFR et lui aussi membre du Conseil d’administration.
Ces deux administrateurs, fraichement élus, ont chacun posé une journée pour se libérer de leurs obligations professionnelles et venir participer à ce voyage hors-norme dans le monde de l’éducation. Pour l’un d’eux, ce fut même l’occasion de rencontrer un de ses futurs stagiaires puisque nos deux administrateurs sont également maître de stage. Une implication au croisement de leur passion pour la nature et de leur investissement pour l’éducation.
Au total, pas moins de 6 adultes dont la moitié de bénévoles, reliés en liaison radio, pour encadrer nos 40 Terminales et s’assurer que chacun trouvera l’activité pour s’épanouir. Pourtant, la frontière de l’âge n’existait pas entre élève et ancien élève du cursus de gestion de la Nature. La complicité qui s’est rapidement dégagée a renforcé l’ambiance unique de cette veillée autour du feu.
Le séjour s’est terminé par la présentation et une visite de la ferme écologique de Franck. Ce dernier a présenté à nos élèves son parcours, celui d’un homme qui a quitté de son plein gré une société productiviste et naturo-nocive pour se lancer dans une aventure plus proche de la Terre, à la fois risquée tout en restant réaliste et loin des clichés écolo-hippies.
Autour du décor magnifique d’une vallée enclavée que beaucoup d’agriculteurs d’aujourd’hui qualifieraient « d’inexploitable », Franck a échangé avec les élèves pour montrer qu’il existait des voies de faire différemment sur le plan agricole, sociétal et donc humain.
Cette intervention fut un temps fort pour clôturer notre voyage et rappeler que le travail du gestionnaire de la nature ne sera pas seulement de réparer ce qui peut l’être mais aussi de participer au changement global de mentalité.
Outre la majesté d’un cerf qui brâme, ce voyage fut l’un des temps d’échange les plus forts de toute la formation. Son succès ? Les échanges tout azimut : Un échange entre passionnés ; un échange entre la Nature et l’Homme ; un échange intergénérationnel entre formateurs, élèves, administrateurs, habitants.
Durant le long retour, nombreux furent ceux qui jetèrent un regard nostalgique en arrière avant de tomber de sommeil.
« Ici commence l’Auvergne, ici s’arrête la France », chantonnaient pourtant les anciens.