Nuit magique

Comment appréhender la dernière nuit des terminales bac pro GMNF sereinement, dans la convivialité tout en conservant une cohérence pédagogique ? La prospection nocturne d’écrevisses bien sûr !

Après un dernier bilan parcouru par des émotions singulières, on ne sait plus s’il faut rire ou pleurer. en GMNF. Certains s’en vont en BTSA, d’autres resteront en spécialisation « Génie végétal », d’autres encore partent au Québec… Quelques larmes, quelques embrassades, à l’image d’une promotion qui aura parfaitement répondu aux exigences et aux espérances émises par l’équipe éducative en début de cycle, tant sur le plan humain, que sur le plan professionnel.

17H20 : départ pour les Monts du Lyonnais, on charge les tentes et la nourriture dans le bus, sans oublier les protocoles scientifiques et les lampes.

18H-19H : installation des tentes chez un partenaire de l’établissement (SGC Travaux Spéciaux), qui a eu la gentillesse de proposer les abords de son siège social et le confort afférant (toilettes, micro-ondes, salle fermée) pour que nous puissions camper.

19H-20H30 : les tentes sont installées : départ surprise pour un étang afin de piqueniquer et évidemment de s’adonner aux plaisirs de la pêche : ambiance garantie !

21H : la nuit n’est pas encore tombée, les élèves se retrouvent devant un ruisseau  pour écouter les consignes liés aux protocoles de prospection. Nouvelle surprise : Bernadette, assistante du directeur de l’établissement, rejoint des élèves qu’elle a accompagnés dans tant de démarches pendant trois ans. Succès garanti !

21H-01H

 On redevient sérieux ! Il s’agira de mesurer 100 mètres de cours d’eau à partir d’un point fixe (pile de pont, seuil, arbre remarquable), de noter les caractéristiques des berges et du lit afin de pouvoir faire des comparaisons dans le temps (lors des années suivantes). Ensuite, il faudra attendre la nuit noire et éclairer minutieusement les 100 mètres de cours d’eau afin de repérer les écrevisses à pattes blanches, espèce bio-indicatrice protégée et devenue extrêmement rare. Cette espèce exige une eau pure et des berges assez boisées. Certains tronçons sont très difficiles d’accès. Quelques chutes et éclats de rires plus tard, on se retrouve pour mettre en commun les résultats.

Petite déception : les trombes d’eau tombées ces dernières semaines ont, malgré le temps magnifique de la journée, rendu les eaux turbides (troubles) et impétueuses. Le repérage est donc malaisé. Malgré tout, chaque groupe aura aperçu quelques individus d’écrevisses à pattes blanches et plusieurs truitelles (juvénile de truite fario, espèce menacée).

 

2H : Après un bilan avec le formateur technique et des discussions variées avec le veilleur de nuit et l’assistante du directeur, il est temps de rentrer dans les tentes… Pour dormir théoriquement.

Cette sortie aura permis de mettre en application plus que des principes : une philosophie. Confiance, convivialité, solidarité et sérieux professionnels ne sont en aucun cas antinomique. La pédagogie du concret est ici mise en œuvre avec l’application d’un protocole scientifique rigoureux, alors que les valeurs humaines et la proximité avec le personnel éducatif (au sens large) permettent une confiance mutuelle à même de lancer ou de relancer n’importe quel jeune passionné.

Photo d'archive (aucun animal n'a été déplacé conformément au protocole)