Le bac pro Gestion des Milieux Naturels et de la Faune ( GMNF ) : Un tremplin vers la profession de soigneur-animalier. Une illustration à travers le cursus de Marlène stagiaire en alternance à la Ferme aux Crocodiles.
Marlène arrive pour la première fois à la Petite Gonthière pour un entretien… au printemps 2015. Reçue par le directeur pédagogique, il s’agit d’une adolescente au visage fermée, à l’allure rebelle et qui présente des bulletins et une assiduité qui auraient fait partir en courant n’importe quels « pédagos » … Le verdict tombe après un entretien cordial mais lors duquel on entend que trop peu le son de la voix de Marlène : elle sera mise sur deux listes avant délibération des commissions de recrutement : la liste des 3èmes pour un redoublement afin de parfaire le projet professionnel et la liste d’attente des secondes NJPF dans l’optique de réaliser un bac pro Gestion des Milieux Naturels et de la Faune. C’est la première option qui sera retenue… Mais c’est bel et bien la deuxième qui sera le véritable avenir de la jeune fille. En effet, catastrophée, elle remue ciel et terre pendant l’été pour reparler au directeur pédagogique. L’idée était alors de relancer une élève en décrochage scolaire avec phobie scolaire par le biais d’un redoublement en 3ème alternance, afin de retourner peu à peu vers la scolarisation. Mais c’était sans compter sur l’entêtement de Marlène. Lorsqu’une place se libère, fin août sur la liste d’attente, son lobbying a marché. La MFR est prête à la recevoir en formation GMNF.
Marlène en animation-nature, l'élève décrocheuse devenue "prof" !
Les premières semaines sont difficiles. Marlène se plaît dans sa formation mais les crises de panique provoquées par le milieu scolaire lui reviennent dans certains cours. Quelques aménagements pédagogiques plus tard, Marlène prend goût à la vie en MFR et à la formation GMNF : les résultats grimpent, les absences sont rares et justifiées, les stages se passent à merveille. Mais alors, qu’est-ce qui fait courir notre décrocheuse repentie ? Les animaux sauvages et les soins animaliers, comme une idée fixe, comme un eldorado. Malgré les découragements engendrés par les discours des adultes, malgré les contraintes du métier, malgré la difficulté à trouver des stages dans le domaine… elle n’a aucunement perdu son objectif, qui paraissait être un doux rêve à l’époque mais qui est devenu une réelle éventualité tant la détermination de Marlène n’est plus à prouver.
Pas de réponses des zoos ? Qu’à cela ne tienne ! Un stage dans une ferme pédagogique spécialisée dans le handicap lui apportera dès sa première année de formation des compétences exceptionnellement riches. Nourrissage et soins aux animaux, animations, aménagements divers. A quelques kilomètres de chez elles mais au prix d’un long voyage en transport en commun, Marlène s’impose doucement. Elle réalise un stage tout aussi enrichissant dans une antenne de la Maison Rhodanienne de l’Environnement et participe à des suivis faunistiques comme à des animations-nature auprès de jeunes publics. Là encore, le maître de stage est ravi… Enfin, elle obtient un stage dans un parc animalier : la Ferme aux Crocodiles. Marlène arrive alors avec une sérieuse expérience en animation, en accueil du public et avec une polyvalence que tous les parcs animaliers et zoos recherchent. Elle participe rapidement aux animations alors qu’elle n’est que soigneur-stagiaire, elle prépare la nourriture aux alligators, crocodiles, iguanes, etc., elle réalise des soins en nurserie, nettoie quotidiennement le parc, côtoie vétérinaires, botanistes… Et c’est à la sueur de son front qu’elle se fait une place de choix dans la structure. Aujourd’hui, le maître de stage est clair sur le sujet : il recommandera sans retenue la jeune femme dans une autre entreprise accueillant des animaux. Il s’agit là d’un précieux et indispensable sésame pour poursuivre le chemin alambiqué menant au métier de soigneur.
Qui peut douter de l’avenir de Marlène ? En effet, devenir soigneur, c’est être courageux, passionné et polyvalent. Grâce aux chantiers-écoles et aux stages réalisés lors du bac pro GMNF, Marlène aura de sérieux atouts sur son CV pour poursuivre sa formation et/ou trouver du travail. Les parcs animaliers et zoos recherchent des gens capables de participer à la mise bas d’un animal sauvage mais aussi d’abattre un arbre gênant, de bricoler une volière et d’animer une session de nourrissage dans la même journée ! Le bac pro GMNF répond à ses besoins, plus particulièrement à la Petite Gonthière où la pédagogie du concret basée sur le travail de terrain est une réalité.